11 novembre 2012

ARE YOU ENJOYING YOURSELF?

Ce soir, vendredi, les jeunes se roulent des splifs bien dodus à l'arrière du bus comme si de rien était. Terminus Placienca. Il est tard pour magasiner une chambre. So, je loue la moins chère autour du terminus. Pour ceux qui ne sont pas au courant, pas cher + à proximité d'un terminus = médiocre. La formule est infaillible.

Alerte! Il y a un scorpion sur mon lit! Dans cette chambre c'est à peine étonnant. J'aurais pu le prendre calmement par la queue et le jeter dehors, mais je suis ben trop pissou. Il prend la fuite sous le linoleum. J'essaie de l'écraser. Je soulève le linoleum pour constater son décès, mais il se remet sur ses pattes, intact. Ça meurt pas de même ces bibittes-là! Je le lui sors donc ma lame et je le transperce à plusieurs reprises pour qu'il crève. J'ai un peu over-reacted... Violence inutile...

Plus tard, je me fais aborder: "Want some ganja "Rudebwoy"?" Il m'appelle "Rudebwoy", moi, le petit blanc de 22 ans! J'accepte son invitation au bar. Il se commande une bière et s'assoit. "Sit!" qu'il ordonne. "Alors c'est ici que ca se passe ou non?" Il me répond: "Faut tu nous achètes de la bière d'abord" Nous? Non je penserais pas! Je me retourne pour faire signe à la serveuse de laisser tomber. C'est à cet instant qu'il enlève ses lunettes fumées et découvre les veines enflées qui entourent ses yeux de psychopathe. Clair qu'il a le cerveau  plein de neige, défoncé.

J'aurais dû me méfier du gars qui porte des lunettes fumées la nuit dans un village côtier... Je me pousse! Il me suit à l'extérieur pour me faire une dernière offre. J'ai un peu de misère à dire non. J'y donne le cash. Trois minutes plus tard, il revient avec le weed. Il me rend le paquet dans une poignée de main comme la coutume le veut, sauf qu'il retient ma main bien fermement. Il me fixe avec ses gros yeux craquelés sortis de leur orbites pis il veut que je le paye! "WHAT! I just payed you man! Don't you remember two minutes ago?" C'est possible qu'il soit trop g'lé pour se rappeler,  mais je suis sûr qu'au fond il me teste voir si je vais le payer plus.

Pendant qu'il pète sa coche, je suis déjà en route avec le paquet. Oh la la qu'il est pas content! Il insiste et insiste jusqu'à ma chambre. J'y cri "Décâlisse!" même si je sais qu'il comprend kedal. Il fini par s'en aller prouvant qu'il me testait. C'est à ce moment là que je commence à paranoїer.  Est-ce qu'il va revenir? Avec ses chums?  Avec un gun? Est-ce qu'il va me faire les poches? Ou pire? Badtrip! Plein d'idées du genre se bousculent dans ma tête jusqu'à ce que je détourne mon attention vers la brochure touristique sur le coin de la table. Le titre dit "Relax you're in Belize" Ok, ok, je me calme. J'en fume un et je vais me coucher en prenant soin de bien secouer  les couvertures.

Première heure le lendemain, on déménage au Lydia's guesthouse. À chaque coin de rue, les rastamans demandent "Are you enjoying yourself?" en voulant dire "Veux-tu quelque chose?".  "Non, j'ai ce qu'il me faut." Avoir su qu'il  y avait plus de vendeur dans le petit village de Placencia qu'au Square Berri, j'aurais pas dealer avec le fucker d'hier!  Le rasta ajoute en riant "Regarde le "whitebwoy" qui essaie de marcher vite! Dans le sable, t'as beau essayer d'aller vite vite vite, tu vas juste pousser du sable en arrière et avoir l'air con." C'est tellement vrai! Merci du conseil rudeboy. Je repars en prenant soin de marcher lentement en me balançant de droite à gauche. Belize style!


Le reste de notre séjour s'est déroulé sans accroc: Plage, ganja, cuisine locale. On a passé du bon temps à Placencia. Justement le temps a passé et il m'en reste peu pour rejoindre Cancún, ça fait que je me pète un sprint jusqu'au border.

Du coté mexicain on fera halte à Tulum. C'est une sorte de prélude à Cancún. Ça sent la crème solaire, la pizza et la "booze". Les souvenir shops sont cordés serré sur la rue principale, mais ce qui en fait un "spot" de choix pour les gringos à bracelet, c'est la plage sortie directement d'une pub de Corona. On va en profiter parce que mon petit doigt me dit que les plages de Cancún font dures!

Deux jours à Tulum c'est agréable et suffisant. Le temps de visiter les ruines mayas et de déguster de la téquila dans des shops spécialisés. À force d'échantillons gratuits, je cède et je transforme mes derniers pesos en une bouteille de mezcal.


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