07 octobre 2012

LA SEMANA SANTA


“Pollo, pollo frito!” qu’ils crient en se promenant avec leur plateau. Ça semble être la seule chose à manger qui s'offre à 7h AM dans la gare de bus. Le déjeuner standard ici inclut soit un burritos ou du poulet frit accompagné d'un Coke. Étrange… J’aurais “feelé” pour autre chose, des fruits locaux peut-être? Juste une banane au pire... Le bus part et j’ai toujours la dent creuse, mais mon appétit se voit coupé par l'odeur des feux de vidanges qui bordent la route en banlieue de Managua.

Plusieurs heures plus tard, dans le "parque central" de Tegucigalpa, je constate que des gens partout autour s’échangent de longues tiges  feuillues. Le dimanche des rameaux? “Kessé ça!?!” Le lendemain matin, je continue mon chemin en direction d'Isla Roatán sur une route qui sillonne des vallons d’un vert éclatant. Il fait beau et j'admire le paysage sans penser une seule seconde aux rameaux. C'est seulement quand j’ai vu la queue au quai à La Cieba que j’ai allumé! Bon, pour ceux qui, comme moi ignorent complètement les rudiments de la religion catholique, je vous explique. Le dimanche des rameaux précède celui de Pâques et c’est le début de la semaine sainte. En Amérique latine, la semana santa, c’est aussi “big” que Noël au Canada. Touts les transports sont full, les hôtels sont full et évidemment mon bateau est full!

Le lendemain, on arrive quatre heures d’avance pour s’assurer une place à bord avec 398 gringos. Malgré sa taille impressionnante, le catamaran géant de 400 places “jump” les vagues comme un speedboat six places! Cette fois, le mal de mer c’est du sérieux. Rien à voir avec mon petit mal de lac d’il y a deux semaines. On débarque à Coxen Hole étourdi et bienheureux de retrouver le plancher des vaches. On prend quelques minutes pour manger un peu, vomir un peu et reprendre nos esprits. Eeerk! Je déteste le bateau. ( Coxen Hole, dites-le trois fois très lentement. Coxen Hole…  charmant comme nom de ville! )

Le colectivo qui nous amène vers West End est un de ces mini vans avec le nez plat et le moteur sous le siège. On a fait le saut en cr*** quand le refroidisseur a explosé sous nos fesses. Pour les habitués, ça semblait tout à fait normal. Le chauffeur a remis de l'eau dedans calmement avec un petit sourire en coin et on a poursuivi notre route. En fin de compte, c’était plutôt drôle. Après tout, c'est juste de l'eau, une chance! Si ça avait été du prestone brûlant  c'est à l'hôpital qu'on s'en allait et on aurait dû oublier la plage pour un bon bout de temps.

Finalement arrivés à West End, tous les hôtels sont pleins ou démesurément chers. Semana santa évidemment! Mon Lonely Planet parle pourtant d’une place introuvable ou les chambres sont moins de 10$. Le Valerie’s, on a passé devant deux fois avant de le remarquer. Il est au bout d’un passage étroit entre deux centres de plongée ( L’attrait touristique principal ici, c’est la plongée.) Il se présente Matéo le “manager”. On est arrivés au bon moment qu’il nous dit, car c’est la soirée  BBQ + Flor de Caña à volonté, mais il n'a pas de lit de disponible. Alors, on paye pour le BBQ et on loue ses deux divans qui seront, avec un peu de chance, aussi confortables que le plancher.

Le Valerie’s est une vieille bâtisse en bois ou rien n'est a l'équerre. Elle semble avoir été souvent “rabouté”, “raboudiné” et “patché” comme on dirait en bon québécois. Il y de l’eau courante à peu près une heure par jour et quand ça arrive, t’as besoin d’être pas loin pour flusher ce qui s’accumule depuis je ne sais quand dans les toilettes communes…Et si tu es chanceux, tu auras peut-être droit  quelques minutes sous la douche.  L’électricité est sporadique et tout le monde cri de joie quand elle revient pour quelques heures… ou quelques minutes.

Ce n’est qu’une supposition, mais je crois que Mateo squat la place. Il l’aurait trouvé, abandonnée par la Valerie en question. Il aurait flairé la bonne affaire pour “dealer” du weed et organiser des BBQ / beuverie. Si au moins il se levait le matin pour collecter les gens qui quittent, ça aurait l’air plus sérieux, mais la rentabilité de l’hôtel lui importe peu. De toute façon, avec le genre de clientèle qui se tient au Valerie’s, il fait plus d’argent à vendre du pot qu’à louer des chambres à 500 lempiras.

La clientèle est spécifique; les potheads, les plongeurs à très petit budget et ceux qui “fittent” dans les deux catégories. Moi, je plonge pas alors j’encourage le business de Mateo. Après un mois sans fumée, j’ai pas su résister. J'étais bien chill. J'avais maintenant le meilleur lit du dortoir et l’ambiance me plaisait, mais comme je voyage avec une femme, j'ai du quitter pour un endroit avec eau courante… Qu’est-ce qu’elles sont exigeantes!




Je me présente, je m’appelle Benjamin et je regarde la mer des caraïbes à West-End au Honduras. Désolé d’avoir attendu pour les présentations. J’y avais pas encore pensé. Je suis plutôt du genre discret et je préfère de loin être derrière la caméra, mais je vous promets que je vais éventuellement me montrer la face.

À environ 1.5 km d’ici, là où les Gringos se rassemblent, tout est hors de prix et la plage est bondée. En pleine semana santa, le sable fin et l’eau turquoise de West Bay attire les foules avec raison. En plus, on peut nager directement de la plage jusqu’au “reef”. Il est abimé vu la grande quantité de touristes qui y nagent, mais pour une première expérience de snorkeling c’est parfait. J’avais jamais rien vu de tel! Il y a des tortues et des bancs de poisons multicolores comme je l'avais imaginé. Ouais! J'ai vu tout ça à travers mon masque à 5$ qui prend l’eau! Je me suis promis que je plongerais pour vrai un jour!

Aujourd’hui, c’est Pâques et tout est revenu à la normale après un ouragan de touristes. Les chicks sont retournées d’où elles viennent avec leurs gringos, leurs "nine pieces luggage sets", leurs make-up et leurs talons hauts de plage. Ces foutus gringos font toujours tout en même temps! Ils sont tous arrivés pour la semana santa et maintenant tout se vide d’un coup. Même la “policia de tourismo” a sacré le camp. Cool, on va pouvoir fumer sur la plage et profiter d’un peu plus d’espace!

Est-ce que je vous ai parlé de la ferme d’iguanes? Juste avant de partir on est allé voir ça… C’est les mêmes iguanes qu’on voit partout mais en plus grand nombre. Ils se battent pour une laitue. Vous pouvez voir la déception sur mon visage… Ahaha, non! Je suis encore de dos!

En revenant de la ferme d’iguanes, il s’est mis à tomber des clous. Il a plu comme ça pendant deux jours sans arrêt. Reste plus qu’à boire en attendant le Galaxy Wave et il part seulement si la température lui convient…


 

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