23 septembre 2012

¡RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAAAAAAS!


Je roule direction ouest vers la peninsula de Nicoya. Je commence à me sentir un peu mal propre. Les minéraux, ça donne une bien belle couleur à l’eau mais ça sent mauvais. Ça fait que je sens le swing depuis le rio Celeste. Un peu comme un vestiaire de hockey ou on aurait dropé une tonne de souffre. Je sais que c’est pas plaisant que je vous décrive mon odeur corporelle, mais c’est un détail d’une importance capitale…

Je voudrais bien me laver mais je trouve pas de chambre abordable et il est pas question que je me paye une de ces chambres de luxe à 150$ qu'on trouve dans le coin. Oh que non!  Tiens donc, playa Junquillal… Personne aux alentours, alors je pense bien que c’est ici qu’on va dormir dans notre crasse.

Ce soir, il n’y a pas de lune ça donne l’impression que les étoiles brillent plus. J’en ai rarement vu autant: Il y en a qui filent, d’autres qui brillent toujours à la même place, c’est fascinant. On pense plus du tout à se laver et on les regarde, comme si on n’était jamais sortis de Montréal. Le matin venu, on a ramassé des coquillages pendant des heures parce des fois, il faut ralentir et prendre le temps réapprendre à apprécier des choses simples comme les enfants le font si naturellement. Ça fait du bien de vivre.

Libéria! Enfin une chambre! On se réjouit et on attend juste que le soleil se couche pour aller dormir… Je vois le ciel s’assombrir. Enfin dormir, quelle joie! ...BADING BADANG! Ils font petter des feux d’artifices sur le toit en tôle de l’hôtel et ça résonne jusque dans mes sinus! Eeeeesssti! Aussi bien d’aller voir ce qu'il se passe… Pour la fête des taureaux, c’est bruyant toute la soirée et une bonne partie de la nuit.

Le lendemain,  je suis cerné jusqu’au menton c’est le temps de ce débarrasser du Suzuki et de commencer pour vrai. Parce que c’est pas du backpacking que de se balader en 4×4 et de manger au resto. Les vrais backpackers se doivent de voyager avec le peuple pour vivre l’expérience à 100%. Alors, c'est parti!

Le voyage commence calmement par environ 70 km dans un bus bondé, vers la frontière nord. Je suis devant le douanier et j’aperçois déjà le chaos de l’autre coté de la ligne! On passe le trou dans la clôture et l’autre coté plein de Nicos* nous assaillent, ils se battent pour nous offrir leur taxi même si on démontre aucun intérêt. Et là, on l’entend gueuler au loin avant même de l’avoir vu “¡Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivaaaaaas!” Il est déjà en marche, on saute dedans!

Sur un rythme de 8 temps rapide, les crieurs** annoncent leur destination. La quantité de gens  dans le bus, c’est pas un problème… Tu peux embarquer avec tes bagages et toute ta famille parce que le mot plein, les crieurs l’utilisent jamais! Parfois, c’est si dense qu’ils doivent marcher sur le dessus des bancs pour aller collecter le passage en arrière du bus!

Oh Shit! C’est la fin de l’école et tous les élèves embarquent. Difficile d’illustrer le chaos qui règne en ce moment. Un vieux “preacher” aveugle se fraye un chemin à travers les élèves, les vendeurs et les autres. Il bénit individuellement chaque personne dans le bus.  Il met sa main au-dessus de ma tête et me bénit à mon tour. Quelle chance!

J’arrive à Rivas essoufflé et courbaturé! Pour le voyageur débutant que j’étais, les “chicken buses”*** c’était toute une expérience, fallait absolument que j’en parle! La 2e chose sur laquelle je chialerai plus en rentrant : le service d’autobus! Je vais chialer sur le prix à la place! Parce que nous les Québécois, on aime ça chialer!


* Nicos : Nicaraguayen

** Crieur : assistant du chauffeur, il crie la destination et  collecte les passages.

*** “Chicken buses” : Vieil autobus scolaire décoré qui sert de transport public presque partout en Amérique centrale. Oui, on les appelle comme ça parce qu’il y a toujours du monde qui transporte des poulets dans le bus! Les chicken buses sont pas conçus pour les gens de 1m75, la distance entre le dossier et le banc en avant étant plus courte que leur fémur, ils peuvent se révéler très inconfortables, mais tellement colorés…

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