26 août 2012

PREMIERS GOUTS D’EXOTISME

On arrive tard à San-José, je regarde par la fenêtre du taxi et je réfléchis. J’ai l’impression d’avoir réussi quelque chose de grandiose. J’savais pas quoi exactement à ce moment la. Avec le recul, je pense  que j’avais à ce moment, un esprit clair et un projet de vie voila la sensation indescriptible de réussite que j’avais jamais ressentie auparavant.

Le chauffeur me sort de mes pensées, voila, je suis arrivé a l’hôtel, je suis fatigué, je peux absolument pas négocier en espagnol et j’ai aucune envie de chercher ailleurs. Alors, je paye les 60$ demandés pour la chambre. Ca fait à peine quelques heures que je suis arrivé et je me fais déjà arnaquer. Tant pis, je serai économe demain…

Centre ville San José, le lendemain, je suis désorienté même si les rues sont numérotées en ordre et qu’elles sont toutes parallèles. Les lumières piéton chantent comme des oiseaux, les filles sont jolies et me regardent comme si j’étais blanc comme un vampire…  Ah ouais je suis blanc comme un vampire!

Je marche en m’éloignant du “parque central” et des beaux édifices centenaires qui l’entourent.  En m’éloignant, les trottoirs se font de plus en plus rares. Il y a trop de bus, certain d’entre eux sans silencieux, crachent des vapeurs nauséabondes  dans les rues bondées de trafic. C’est pas exactement le genre d’exotisme que je cherchais. Je rentre au kiosque de Panalines et j’achète un billet.

Les buses de Panalines font le trajet de douze heures à travers les champs de bananes en direction de Sixaola à la frontière avec le Panama. Notre Chauffeur conduit un bus de 50 personnes comme un adolescent lavallois conduit une Civic hatchback. J’appelle ça du freestyle driving. Je suis pris dans le bus qui zigzag tout les autres véhicule et je me répète « relaxe, dans un bus gros de même, si on crash ca sera dans quelque chose de plus petit. ». Lui il s’amuse à dépasser tout les camions qui font la fille sur la seule route Trans-Costa Ricaine large d’une seule voie par direction ( C’est plutôt drôle de placer le mot “Trans-Costa Ricaine” dans un texte. )

De Sixaola on doit faire quelques kilomètres sur une route sinueuse avant d’arriver aux quais. Le chauffeur Panaméens conduit de la même façon que le costaricains, sauf que cette fois-ci on est 10 dans une camionnette 7 places. S’en suit une  « ride » de « speed boat » qui saute les vagues et je maudis chacune d’elle chaque fois que mon cul frappe le banc. La douleur diminue les vague se calme le paysage est beau on est arrivé a Bocas Del Toro!

 

 
Les murs de carton du Mondo Taïtu sont couverts de dessins de citations et de poèmes. Les douches sont froides les matelas sont minces et le party fini tard chaque soir. Ce n’est définitivement pas un endroit pour dormir. Ma copine et moi on se mêle à la foule. La bière a 0.60$ et l’ambiance explique bien pourquoi l’endroit est si populaire. Durant le temps que j’ai passé au Mondo Taïtu j’ai rencontré Bill Bury et j’ai passé du très bon temps. Je me rappellerai toujours.

j’ai pas envie de déménager, mais l’envie de sommeil triomphe et je pars dormir, je cherche alors un endroit plus retiré et calme. C’est à seulement quelques minutes de « water-taxi » que se trouve Old Bank, mais on change totalement de paysage…

* Ticos : Costaricains

18 août 2012

INTRODUCTION


J’étais diplômé,  je venais juste d’avoir 23 ans, il était donc temps pour moi de commencer à porter la cravate et à donner la patte. Les possibilités sans avenir qui s’offrait à moi me répugnaient. L’option d’un job dans un cubicule qui ne procure aucune fierté ni reconnaissance semblait mener inévitablement vers une vie longue et ennuyeuse ou vers la dépression. L’option de retourner me faire laver le cerveau sur le banc d’école me semblait complètement absurde.

Je réalise alors que tout ce temps passé à l’école ne m’a préparé qu’à remplir des rapports dont je comprenais mal le sens profond, à tasser des papiers de droite à gauche, à régler des problèmes informatiques, à me dépêcher et à dire oui monsieur. Je n’avais pas de chaines aux pieds mais j’en étais pas moins un esclave.

Après une peu moins d’un an dans l’univers merdique des bureaucrates, j’ai commencé à penser différemment. Je devenais de plus en plus nonchalant, je m’isolais dans mon cubicule et j’évitais mes collègues, je prenais du retard et j’en avais rien à foutre les dossiers s’empilaient sur mon bureau. Jusqu’au jour ou le patron me demanda avec un air grave de cesser de porter le jeans au travail. C’était la goute de trop, c’était aussi la dernière fois qu’on s’est vu.

Je me suis évadé et avec mes économies je me suis acheté un allez-simple pour San José, Costa Rica. Je suis parti sans plan, non pas parce que jetait trop con pour en faire un, mais mon but étant de me rapprocher le plus possible de mon idéal de liberté, un plan aurait tout gâché.

C’est le 18 février que je quitte Newark en direction de l’inconnu avec un esprit clair, aucun plan, un peu d’argent, un passeport et tout mon temps devant moi. J’avais fini de me pressé, ma vie de machine était terminée. Sans même que je le sache, mon projet tour du monde venait de commencer.

Parce que le temps est la vie et que la vie est un art, le voyage est devenu mon art. Je chercherai à partir de ce jour les endroits ou le temps est agréable et la vie poétique…